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La Place de la Femme en RDC : La Soumission, Jusqu’où ?

  • zamanakinkela
  • 18 nov. 2024
  • 3 min de lecture



Dans une société comme celle de la RDC, où les traditions, les croyances religieuses et les normes culturelles occupent une place prépondérante, le concept de soumission féminine est souvent glorifié comme une vertu. Dans les sermons religieux, les récits culturels et les discussions familiales, la femme est encouragée, voire instruite, à se soumettre à son mari, à sa famille, et parfois même à la société dans son ensemble. Mais une question s’impose : jusqu’où doit aller cette soumission ? À quel moment cesse-t-elle d’être une qualité et devient-elle un obstacle au développement personnel, familial ou communautaire ?


Les Racines de la Soumission Féminine

La notion de soumission est profondément ancrée dans les traditions et les interprétations religieuses en RDC. Dans les textes religieux, la soumission est souvent présentée comme une marque de respect, d’amour et d’harmonie au sein du foyer. « La femme doit être soumise à son mari comme l’Église est soumise à Christ », entend-on dans certains cercles religieux, une interprétation littérale de versets bibliques qui influence la dynamique des ménages.


Culturellement, la soumission est associée à la notion d’honneur. Une femme obéissante est perçue comme une épouse modèle, une mère exemplaire, et une fierté pour sa famille. Cette attente s’accompagne toutefois d’une pression immense, car elle impose des limites implicites à l’expression de sa voix, de ses ambitions, et parfois même de ses droits fondamentaux.


Quand la Soumission Devient un Fardeau

La soumission, lorsqu'elle est interprétée comme une abdication totale de la volonté, peut devenir un frein majeur. Voici quelques exemples concrets :

  1. Dans le foyer : Une femme qui doit constamment se taire, même face à des décisions familiales ou financières irrationnelles, se retrouve privée de sa capacité à contribuer activement à la gestion du ménage.

  2. Dans l’éducation : Certaines jeunes filles sont découragées de poursuivre des études supérieures ou des carrières ambitieuses au motif que leur rôle se limite à celui de future épouse et mère.

  3. Dans les situations d’abus : La soumission aveugle a parfois conduit des femmes à accepter des violences physiques, émotionnelles ou économiques, faute de soutien ou par crainte de briser les attentes sociales.

  4. Dans la sphère publique : La perception que les femmes doivent rester en retrait limite leur accès à des postes de décision dans la politique, les affaires ou d'autres domaines d'influence.


La Soumission Réinterprétée : Une Force, Pas une Faiblesse

Il est essentiel de distinguer la soumission constructive de la soumission oppressive. Être respectueuse et collaborer avec son partenaire ou sa communauté ne signifie pas renoncer à sa dignité ou à son indépendance.

  1. La soumission comme partenariat : Une femme peut choisir de s’effacer temporairement pour soutenir son conjoint ou ses enfants, mais cela doit être un choix libre et non une obligation imposée. Dans un véritable partenariat, les sacrifices et les efforts doivent être mutuels.

  2. Le rôle de l’éducation : En donnant aux femmes les outils pour s’exprimer, se former et se réaliser, elles peuvent redéfinir ce que signifie être « soumise ». Une femme éduquée n’est pas une menace ; elle est une alliée précieuse pour le développement de son foyer, de sa famille et de sa communauté.

  3. Un discours religieux éclairé : Les leaders religieux et culturels ont un rôle crucial à jouer. Ils peuvent promouvoir une interprétation de la soumission qui valorise la collaboration et l'égalité, plutôt qu’une domination unilatérale.


Jusqu’où Doit Aller la Soumission ?

La réponse est simple : jusqu’au point où elle ne nie pas l’essence même de la femme en tant qu’être humain doté de droits, de rêves et de talents. Une soumission qui respecte la dignité et l’autonomie de la femme peut être un outil d’harmonie. Mais lorsqu’elle devient synonyme de silence, de souffrance ou de stagnation, elle doit être remise en question.


En RDC, et ailleurs, la femme ne devrait pas être définie par sa soumission, mais par sa capacité à équilibrer ses multiples rôles avec force et sagesse. Le véritable défi est de créer une société où les femmes sont encouragées non seulement à respecter les autres, mais aussi à se respecter elles-mêmes.


Alors, jusqu’où va la soumission ? Aussi loin que le respect mutuel, mais jamais au point de nier ce que signifie être pleinement humaine.

 
 
 

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