Les difficultés ou les obstacles des affaires en rdc
- zamanakinkela
- 18 nov. 2024
- 3 min de lecture

Patrick avait grandi avec l'idée que la RDC était une terre de promesses. "Tout est là, il suffit de se retrousser les manches", lui disait souvent son père. Alors, quand il a décidé de lancer son entreprise de transformation agricole à Kinshasa, il était sûr d’une chose : rien ne pourrait l’arrêter. Mais dès le premier jour, les défis ont commencé à s'empiler, comme ces interminables embouteillages de la capitale.
À peine avait-il quitté son domicile pour un rendez-vous important qu'il s'est retrouvé coincé, immobile, au milieu d'une marée de voitures. Les minutes s'étiraient, et Patrick, coincé dans son taxi, observait une moto zigzaguer, évitant de justesse un taxi bondé. « Ah, le fameux dynamisme de Kinshasa », pensa-t-il, un sourire ironique au coin des lèvres. Quand il arriva finalement, deux heures en retard, son partenaire potentiel était déjà parti. Mais Patrick, armé de sa détermination légendaire, balaya la frustration d'un revers de main. « Une perte de temps ? Non. Une étude approfondie du chaos urbain. »
Pendant ce temps, à Mbuji-Mayi, Marie menait son propre combat. Chaque matin, elle envoyait ses employés chercher de l’eau, bidons en main, jusqu'à la source la plus proche. Pas question de s’en plaindre, c’était la routine. Mais entre deux gorgées de café tiède, elle ne pouvait s'empêcher de rêver d’un forage, là, juste à côté de son usine. « Un luxe inouï ! Imaginez, de l’eau qui coule d’un robinet. Le progrès serait spectaculaire », plaisantait-elle souvent. En attendant, elle jonglait entre le nettoyage des légumes et le traitement de l’eau pour éviter tout problème sanitaire.
Patrick, lui, avait d’autres soucis. Son équipe manquait cruellement de compétences spécifiques, et chaque recrutement était une épreuve. Les CV s’accumulaient sur son bureau, mais aucun ne semblait correspondre. Alors, il s’est dit : « Autant tout leur apprendre moi-même. On ne naît pas expert, on le devient, non ? » L’idée de former une équipe à partir de zéro le fit sourire. Après tout, les solutions coûteuses mais créatives, c’était son domaine.
Pour Marie, le vrai défi résidait ailleurs : les toilettes. Ses employés, surtout les femmes, se plaignaient souvent de l’état des latrines. Quand la saison des pluies s’invitait, c’était pire. « On pourrait presque organiser des compétitions de patinage sur boue », ironisait-elle, même si elle savait que cette situation pesait sur le moral de son équipe. Mais abandonner ? Pas question. Elle notait soigneusement ses idées pour un futur projet de latrines écologiques. « Un jour, on se souviendra de nous comme des pionniers de l’assainissement rural », murmurait-elle en souriant.
Et puis, il y avait l’électricité, ou plutôt son absence. Patrick était en pleine négociation pour un contrat lorsqu’une panne coupa net son élan. « Typique », marmonna-t-il en allumant son générateur. Le bruit assourdissant l’irrita, mais il continua, impassible. Le courant revint une heure plus tard, mais entre-temps, il avait déjà bouclé la présentation à la lumière vacillante d’une lampe de secours. « Rien n’arrête un entrepreneur congolais, même pas l’obscurité. »
Marie et Patrick, chacun à leur manière, incarnaient une RDC résiliente, inventive, et parfois un brin sarcastique face à l’absurde. Chaque défi qu’ils rencontraient renforçait leur détermination. « Si nous pouvons faire face à tout ça », se disait Patrick, « imagine ce que nous ferons quand les choses iront mieux. »
Marie, elle, rêvait souvent à voix haute, parlant de cette usine modèle qu’elle bâtirait un jour, avec de l’eau courante, des toilettes modernes et des panneaux solaires. « Ce sera mon monument », disait-elle avec une pointe de fierté. Entre sarcasme et ambition, ils avançaient, rappelant à tous que malgré les obstacles, rien ne peut vraiment arrêter ceux qui refusent de baisser les bras.
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